Retour sur le parcours d’un « petit garçon de Mollégès, au pied des Alpilles » devenu, après plus de trois ans chez Vae Solis, le conseiller communication du garde des Sceaux.

Dès notre arrivée à la Chancellerie, place Vendôme, un vendredi après-midi, la majesté du lieu résonne comme un appel à l’humilité. Nous attendons l’arrivée de Valentin sous l’œil attentif de l’ensemble des chanceliers et garde des Sceaux dont les portraits ornent la salle des sceaux. A son arrivée, nous suivons Valentin au travers de la magnifique Galerie Peyronnet,où se déroulent les conférences de presse, pour nous installer dans le Salon Empire.

« On se donne une heure, ça vous va ? »

Une heure pendant laquelle on pourra échanger librement, une heure pendant laquelle Valentin déconnectera – à l’exception de coups d’œil réguliers à son téléphone – de sa vie de conseiller.

« Ça commence tout de suite, on nous demande de prendre des décisions immédiatement. On rentre très vite dans la machine à laver. » Voilà comment Valentin décrit ses premières heures à son poste. Celui qui est passé par la représentation francilienne auprès de l’Union européenne, par des campagnes électorales et par le Sénat a pourtant l’habitude du rythme effrénés du travail auprès des politiques.

En quelques heures, il quitte en 2022 son poste chez Vae Solis pour plonger dans le grand bain de la justice. « Les sujets du ministère, j’en connaissais une partie pour les avoir suivispour le compte de différents clients actifs dans le monde du droit quand j’étais chez Vae Solis, mais seulement une partie. » A son arrivée, il devra jongler avec des sujets aussi divers que laconclusion des Etats généraux de la justice, l’entrée en vigueur de la réforme du changement de nom ou bien les audiences filmées.

Bâtir une relation de confiance avec les journalistes

Quand on lui parle de ses meilleurs souvenirs chez Vae Solis, il répond sans hésiter, le sourire aux lèvres : « C’est d’avoir pu accompagner le FC Nantes [dans une crise internationale].Rencontrer des personnes brillantes et inspirantes, gagner la confiance de ses interlocuteurs dans une période difficile et mettre en œuvre une stratégie de communication réussie. C’est une vraie fierté. » Il dit y avoir appris la structuration en temps de crise ; aller à l’essentiel et ne pas se laisser polluer par le superfétatoire.

Aujourd’hui, ce qu’il retient de chez Vae Solis, c’est la capacité de certains pilotes de mission à faire confiance à leurs jeunes collaborateurs pour les faire grandir. « C’est avec Guillaume [Didier] que j’ai appris comment bien travailler avec les journalistes, comment bâtir une relation de travail basée sur la confiance. Je pense à lui très souvent (rires) »

« Ma boussole, ce sont mes parents »

Loin du mythe du conseiller en communication tout puissant, « on fait un métier où il faut être humble. La spécificité de notre métier est de savoir si ce qu’on dit est audible et est entendu ; on a un rôle de traducteur et de pédagogue. » Mais comment faire quand tout va à 200 à l’heure pour se prévenir contre l’effet de bulle d’enfermement ?

« Ma boussole, ce sont mes parents qui habitent dans un village du Sud de la France. Je lesappelle. Est-ce que vous entendu parler de ça ? Qu’est-ce que vous en pensez ? On peut parfois penser, à tort, que Twitter est la réalité. »

Pour finir, on revient sur sa relation avec le garde des Sceaux. « Le ministre, c’est un dirigeant. Il faut lui fournir un vrai conseil, le contredire quand c’est nécessaire et ce n’est pastoujours facile. Par ailleurs, il faut croire en lui, en ses projets, en ce qu’il porte, pour pouvoir donner le maximum. » Visiblement, c’est le cas.

Le mobile sonne. Retour à la réalité. Justement, le garde des Sceaux. Il arrive à la Chancellerie dans 5 minutes et veut voir Valentin. Il est temps pour nous de partir…