Fondateur du média Le Crayon

Le Crayon est un nouveau média digital créé en 2020 qui cumule plus de 40 millions de vues chaque mois sur Instagram, YouTube, Facebook, LinkedIn, Snapchat et TikTok.

Wallerand, comment définirais-tu la ligne éditoriale du Crayon ?

Le Crayon a une mission : réunir la société au-delà des désaccords et des univers pour permettre le dialogue et l’émergence d’idées citoyennes. Cela se matérialise par une ligne éditoriale en 3 piliers. Le débat, car nous possédons un angle toujours contradictoire. Le temps long, avec des émissions qui durent entre 30 et 90 min. Le mélange des genres, en mettant autour de la table des personnalités qui ne se croisent pas : mettre un ministre face à un youtubeur, une autrice face à une influenceuse ou une actrice X face à un prêtre. Cela permet de réunir des communautés, traditionnellementenfermées dans leurs bulles algorithmiques respectives.

Quelles différences fais-tu entre les médias dits traditionnels et les nouveaux médias ?

Il y a 2 différences : les codes et l’image. Les codes des nouveaux médias sont ceux d’une génération née avec internet, qui a besoin d’authenticité et d’originalité et qui perçoit les réseaux sociaux comme un nouveau support pour s’informer, réfléchir et s’engager.

L’image, c’est la question du récit. La défiance envers la presse est à son point culminant (24% de confiance en France selon Reuters) et c’est par un storytelling renouvelé que les nouveaux médias parviennent à créer un engouement plus fort. Cette image permet de créer des bastions de crédibilité et d’engagement, qui ont un boulevard pour challenger les acteurs en place depuis des décennies.

Selon toi, les médias digitaux ont-ils vocation à remplacer les médias plus traditionnels ?

Les nouveaux médias comme Le Crayon et Les Pépites de France ne sont pas des mises à jour de ce qui existait avant, mais bien une nouvelle proposition éditoriale. Cette proposition apporte ce qui manque aujourd’hui dans les médias.

En revanche, il est certain que, dans 5-10 ans les médias traditionnels qui n’auront pas pris la vague des médias digitaux comme les nôtres prendront le risque de chuter voire de totalement disparaître. Les médias sont une industrie où l’on perce vite et où l’on chute encore plus vite. Les moins de 35 ans ne basculeront pas vers les médias « tradis » en l’état, tandis que les plus de 35 ans commencent déjà à regarder Le CrayonBrut. ou encore Hugo Décrypte